Friday, September 19, 2008

COMPTE RENDU SUR L'EVOLUTION DU PROJET DE L'ECOLE DE BABABE

Chers compatriotes,


Quand j’ai quitté Vancouver au mois de juillet dernier, j’ai d’abord effectué un séjour de deux jours à Paris. Ce bref séjour m’a permis de m’entretenir avec quelques compatriotes vivant en France au sujet du projet de réfection de l’école de Bababé. J’étais profondément déçu de constater que contrairement à la situation au Canada, les choses n’avançaient pas assez en France. Quelques rares personnes avaient déjà fait leurs dons, alors que d’autres (la grande majorité) étaient dans l’attendre la décision l’Association Bababé Solidarité et Développement (ABSD) dont ils sont membres. J’ai pu alors m’entretenir au téléphone avec le président de la dite association, Mr. Ba Oumar Moussa et je lui ai fait part de la décision prise par les compatriotes vivant au Canada (et quelques personnes en France) de vouloir commencer les travaux avec les fonds qu’ils ont pu collectés. Mr. Ba a manifesté son désaccord avec cette idée qu’il a jugée hâtive et risquée. Il demandait à ce que les gens fassent preuve de patience et promet de faire de son mieux pour que les choses bougent au niveau de France.

Mon séjour à Bababé a été très court, et j’ai consacré une grande partie de mon temps dans les activités des 72 heures médicales. Cela pourrait être difficile à admettre pour certains, mais croyez moi, nous avons travaillé plus que trois jours. Nous étions sollicités même après l’événement - les autres collègues peuvent le témoigner-. Dans ces conditions, je ne pouvais pas prétendre me lancer dans des travaux de réfection de l’école au risque de ne pas tenir à mon engagement. C’est pour cette raison que je n’ai pas demandé à Ball Ibrahima (dit Bass Ball) de m’envoyer l’argent de la collecte du Canada, comme convenu. Et, j’ai fini par garder les fonds que j’avais reçus de la France (la participation de l’Association des Femmes de Bababé en France et les dons de quelques autres personnes en qui avaient décidé de donner leurs participations sans attendre la décision de l’ABSD).

Malgré mon emploi du temps très chargé, j’ai pu rencontrer les personnes qu’on m’avait recommandées. Je me suis d’abord entretenu avec Mr. Diallo Saydou qui m’a rappelé que la situation de l’école ne s’est pas améliorée, et qu’au contraire elle s’empire de jour en jour. Il m’a renouvelé tout son engagement et sa disponibilité.

Par la suite, j’ai rencontré Mr. Ba Aboubecky (dit Abou Diouma). Notre entretien a eu lieu à son bureau en présence d’autres personnes dont Mr. Abega et Mr. Amadou Ly (d’autres personnes étaient présentes aussi, je ne me souviens plus des noms). Il m’a semblé tout ce monde était déjà informé de l’évolution du projet, du moins de l’essentiel. Ils (tout ce monde) louent l’idée de réfectionner l’école et disent prêts à s’y impliquer. Ils ont tout de même exprimé leur souhait de voir collaborer les expatriés et le comité de jumelage. Selon eux, ce comité et très bien structuré et est bien représentatif des différentes « couches » du village. De ce fait, ils le jugent beaucoup plus apte à gérer ce genre de projet. Je leur ai rappelé le sentiment que partage la majorité des expatriés (ceux qui m’ont contactée par téléphone ou par e-mail depuis la naissance du projet). Ce sentiment est que personne ne souhaite que la gestion du projet soit confiée au comité de jumelage par peur que les fonds ne soient détournés, ou encore que le projet ne soit vêtu d’un manteau politique. Ils disent ne pas « vouloir » gérer les fonds de l’école.

Général Ball que j’ai rencontré à son domicile, a lui aussi salué l’initiative. Il dit cependant ne pas pouvoir superviser les travaux de l’école. Pour sécuriser le projet, il pense qu’il va falloir désigner quelqu’un qui viendra avec les fonds pour superviser les travaux. Il dit aussi pouvoir prendre la responsabilité de garder les fonds au cas où les différentes parties souhaiteraient les lui confier.

De retour en France, je suis repassé par Paris et Mr. Bernard Besse qui avait souhaité me rencontrer est venu me voir. Il est toujours dans le Comité de jumelage de Cesson mais il est également responsable de la commission l’ABSD. Il dit que d’une part il a ses parents (ceux de sa femme Ramatoulaye Deme) et sa maison à Bababé et que d'autre part il peut faire le lien avec Cesson. Au sujet du projet, il a montré sa volonté d'y faire participer l'ABSD. Il a rappelé que le Comité de Cesson, en accord avec les Enseignants, les Parents d'élèves, le Comité de Bababé et la Municipalité, à réalisé récemment la réfection des sols de deux classes du groupe 1 et ammené un point d'eau dans les groupes 1 et 2. Mr. Besse dit avoir parfaitement compris la nécessité d'être très prudent pour éviter les détournements de fonds et de projets. Il dit être d'accord pour que toutes les précautions soient prises et que les circuits de l'argent soient sécurisés. Il dit également qu’on ne pourra bien travailler qu'en confiance et Il y a donc une réelle volonté de coordination et d'action sur notre projet. Reste à bien le définir.

Je n’ai pas reparlé avec Mr. Ba Oumar Moussa pour savoir ce qu’il a pu débloquer depuis notre entretien (avant mon départ pour la Mauritanie). Mais en discutant avec Ibrahima Diallo, j’ai pu constater que la situation en France est entrain d’évoluer. J’ai été informé de la création d’un comité de coordination qui regroupe Mr. Abdarahmane Dem (Abda Sanoum), Mr.Ibrahima Diallo (Abou Gogga), Mr. Bernard Besse et Mr.BA Oumar Moussa. J’ai eu également la certitude que le comité a commencé le travail. Nous serons informés de l’évolution de leurs activités dans un délai raisonnable m’a-t-on dit.

Voilà en gros toutes les informations que j’ai pu recueillir au cours de mon voyage. J’espère qu’elles ne feront pas naître des polémiques et qu’au contraire elles nous aiderons à nous organiser pour atteindre notre objectif commun : une école de Bababé digne.

Fraternellement.
Sall Alhousseynou

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